
ET AU MILIEU LâOCEAN *
ET AU MILIEU LâOCEAN *
ET AU MILIEU LâOCEAN * ET AU MILIEU LâOCEAN *
©Nathyfa Michel
RĂ©sidence "Et Au Milieu LâOcĂ©an"
ET AU MILIEU LâOCEAN
Résidence croisée
En partenariat avec le centre photographique Claude Cahun
En 2024, la Maison de la Photographie Guyane-Amazonie et le Centre Photographique Claude Cahun de Nantes ont mis en place un programme de rĂ©sidences croisĂ©es sur trois ans intitulĂ© âEt au milieu lâocĂ©anâ. ĂlaborĂ© dans le cadre du dispositif Capsule + du ministĂšre de la Culture, du FEAC et de lâaide de RĂ©gion MĂ©dicis de la RĂ©gion Pays de la Loire, le photographe nantais JĂ©rĂŽme Blin et la Guyanaise Nathyfa Michel sont respectivement invité·e·s Ă livrer leurs regards sur les berges du Maroni et de la Loire afin de rĂ©pondre Ă une question structurelle : Quâest-ce qui fait territoire ?
JĂ©rĂŽme Blin Ă©tait en Guyane entre octobre et dĂ©cembre 2024. Pour le deuxiĂšme temps de la rĂ©sidence croisĂ©e Et au milieu lâocĂ©an, Nathyfa Michel sera dans la RĂ©gion des Pays de la Loire en juin 2025.
RĂSIDENCE â TEMPS I
â JERĂME BLIN
Et au milieu lâocĂ©an.
Résidence croisée en Guyane du 18/11 au 17/12/2024
Pour son projet âEt au milieu lâocĂ©anâ, JĂ©rĂŽme Blin explore les liens entre les habitants, le territoire et les bouleversements environnementaux sur les berges du fleuve Maroni en Guyane. Ă travers des portraits, des paysages et des natures mortes, il met en lumiĂšre la vie quotidienne des communautĂ©s qui vivent au rythme du fleuve. Il interroge Ă©galement lâimpact de lâorpaillage, en photographiant les traces de pollution au mercure et au plomb, et en expĂ©rimentant avec des tirages "polluĂ©s" par ces Ă©lĂ©ments. La sĂ©cheresse du Maroni, rĂ©vĂ©lant des reliefs cachĂ©s par lâeau, est une autre facette de son travail, tĂ©moignant des effets du dĂ©rĂšglement climatique. Lâensemble de lâexposition tisse un rĂ©cit sensible sur la maniĂšre dont la pollution et le changement climatique redĂ©finissent ce territoire et ses Ă©quilibres fragiles.
Originaire de Redon et issu du monde paysan, JĂ©rĂŽme Blin a travaillĂ© quelques annĂ©es dans le milieu industriel, avant de devenir photographe. Son travail photographique se dĂ©veloppe autour de deux univers qui parfois se rencontrent, celui du monde rural et des zones pĂ©riurbaines, sâattachant Ă traduire lâatmosphĂšre dâennui, les moments dâattente, les instants non dĂ©cisifs avec une grande sensibilitĂ©. Dans le quotidien et lâintimitĂ© de la cellule familiale, ses photographies interrogent la notion de filiation et sont des reflets sensibles pour chacun. Sa pratique navigue entre rĂ©el et fiction oĂč lâesprit du lieu devient sujet photographique. ParallĂšlement Ă son travail, JĂ©rĂŽme Blin a cofondĂ© en 2018 les Ăditions Sur la CrĂȘte, qui promeuvent la photographie contemporaine avec une approche documentaire oĂč se mĂȘlent sensibilitĂ© et regard singulier.
â NATHYFA MICHEL
Et au milieu lâocĂ©an.
Résidence croisée en région des Pays de la Loire en juin 2025.
Résidence à venir
InstallĂ©e Ă Saint-Laurent-du-Maroni depuis 2019, Nathyfa Michel est nĂ©e en 1994 Ă La RĂ©union, de pĂšre guyanais et de mĂšre mĂ©tropolitaine. Ses deux premiĂšres annĂ©es se passent Ă RĂ©gina en Guyane puis direction l'Hexagone. De l'Alsace aux Hautes-PyrĂ©nĂ©es, son enfance est marquĂ©e par le mouvement et des allers-retours au pays qui la sensibilisent aux problĂ©matiques identitaires liĂ©es au mĂ©tissage et aux trajectoires diasporiques. Elle commence Ă mĂȘler l'intime au politique Ă la ïŹn de ses Ă©tudes de langues. De retour des Ătats-Unis, elle milite alors dans des cercles afro-fĂ©ministes qui lui offrent ses premiĂšres opportunitĂ©s de publier et d'exposer son travail sur les solidaritĂ©s entre femmes dans les espaces de luttes collectives.
Son travail interroge les dynamiques en jeu derriĂšre la pratique photographique, qui, loin d'ĂȘtre neutre, peut dominer et contrĂŽler le rĂ©cit. La photographe sait pertinemment qu'en Amazonie, les images coloniales ou post-coloniales qui assignent et dĂ©forment sont frĂ©quentes. Mesurant le pouvoir de l'Ćil qui dirige l'objectif, elle s'interroge : « Comment, alors, Ă©viter la reproduction de ces rapports de pouvoir ? »